Louise Michel
Louise Michel
Peut-être qu’elle aurait maudit cette journée de la femme, elle qui refusa un régime autre que celui des hommes lors de sa déportation en Nouvelle-Calédonie, en 1873. Elle, qui transforma toutes ses défaites en nouvelles occasions de victoires (loin d’être accablée, elle profita de son exil forcé pour instruire les kanaks et les soutenir dans leur révolte). Déportée après vingt mois de prison, pour avoir lutté pour un monde plus juste. Son combat ne se cantonnait pas à des paroles, mais à l’action, violente, offensive, brutale certes, nécessaire sans doute dans le Paris affamé des communards. Elle a commencé tôt, institutrice combattante, poète à ses heures sous le pseudonyme d’Enjolras, toujours aux côtés des travailleurs, blanquiste puis drapée dans le noir de l’anarchie. « Louve avide de sang » pour certains, « la bonne Louise » pour d’autres, elle ne serait pas de trop parmi nous aujourd’hui. Rêvons qu’elle aie fait des émules parmi les énarques de la promotion 84 qui porte son nom…. Bien avant 1968, elle portait le pantalon, bien avant 1981, elle se prononçait contre la peine de mort, et son roman La misère annonçait une crise sociale des banlieues, qui reste d’actualité…. Deux siècles plus tard. Une tombe fleurie, des noms de rue, une station de métro, un square, un nom de groupe : autant d’hommages rendus à ce visage féminin, emblématique de la révolution. Mais le plus bel hommage à lui rendre ne serait-il pas de ne pas saccager, ce qu’elle nous a légué ? Parce que la défaite commence là où s’installe l’oubli. Battons-nous avec au cœur le courage de Louise Michel.
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